- HYPOGÉE
- HYPOGÉEHYPOGÉEDans l’architecture préhistorique, protohistorique et antique, le mot «hypogée» désigne une construction souterraine, un caveau funéraire. En Égypte, les parois des hypogées sont décorées de fresques. L’hypogée est généralement lié, dans le monde égéen du moins, à l’existence d’un tumulus artificiel. À l’époque préhellénique, les tombes à coupoles, ou tholoi , de la civilisation mycénienne sont bâties sur plan circulaire et couvertes par un encorbellement. Une chambre funéraire, de plan quadrangulaire, y est adjointe et un long corridor d’accès, à ciel ouvert, les précède. Dans le domaine funéraire encore, l’hypogée réapparaît au nord de la Grèce, en Macédoine à la fin du \HYPOGÉE IVe et au début du \HYPOGÉE IIIe siècle. Dans cette région périphérique, on a mis au jour une série de tombes généralement placées sur les grandes voies de circulation et non pas dans des nécropoles organisées. Le plan peut en être simple, constitué d’une chambre sur plan presque carré, comme à Olynthe, Karitsa et Malatria, couverte d’une voûte appareillée; la chambre peut être également précédée d’un vestibule, ou prodomos , souvent couvert en plate-bande ou encore voûté comme la salle elle-même. À cette seconde série appartiennent les tombes de Dion, de Lefkadia et de Vergina. Les façades de ces structures monumentales, à la plupart desquelles on accède par un escalier faisant fonction de dromos , sont généralement stuquées et ornées d’un décor d’applique divisé en trois zones où se combinent les éléments doriques et ioniques, eux-mêmes parfois associés à des représentations peintes. La tombe de Kazanlak en Bulgarie se distingue par sa coupole ornée de remarquables fresques illustrant la vie des princes thraces qui s’y trouvaient inhumés. Le principe des constructions en hypogée se trouve encore largement employé dans les grandes nécropoles découvertes à Alexandrie.• 1564; lat. hypogeum, gr. hupogeion, de gê « terre »♦ Archéol. Construction, et spécialt sépulture souterraine. Les hypogées égyptiens.Contraires :- épigéhypogéen. m. ARCHEOL Construction souterraine servant notam. de sépulture. Les hypogées de la vallée des Rois.⇒HYPOGÉE, subst. masc.A. — ARCHÉOL. Construction souterraine destinée à des sépultures. L'ensemble des montagnes libyques, où sont creusés les hypogées. Là s'étendait la nécropole de Thèbes; ces tombeaux taillés dans le roc étaient réservés aux castes sacerdotale et militaire (DU CAMP, Nil, 1854, p. 247).B. — Littér. (Partie d'une) construction souterraine. Mais ces maisonnettes un peu prétentieuses forment un petit panorama assez gai. Elles ont ordinairement trois étages, dont un sous terre. L'hypogée est, comme les caves de nos pays, frais en été, chaud en hiver (ABOUT, Grèce, 1854, p. 232).REM. Hypogéen, -enne, adj., rare et littér. Qui appartient à un hypogée, à une construction souterraine. La porte hypogéenne de ces cubes de pierre où les hommes sont accroupis comme des sphinx (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 493).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1564 (RABELAIS, Cinquiesme livre, éd. J. Boulenger, chap. 36). Empr. au lat. hypog(a)eum, gr.
« souterrain », également attesté au fém. en b. lat. hypog(a)
. Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. Archit. 1972, pp. 148-149 — DELB. Matér. 1880, p. 170.
hypogée [ipɔʒe] n. m.❖1 Archéol. Construction souterraine (⇒ Crypte), et, spécialt, sépulture souterraine, voûte funéraire (⇒ Caveau, tombeau). || Hypogées égyptiens décorés de fresques. || Chambres sépulcrales d'un hypogée. || Hypogée creusé dans le sol, recouvert d'un tumulus, ménagé sous une construction. || Les hypogées d'une nécropole.1 Écoutez ! la nymphe Égérie chante au bord de sa fontaine; le rossignol se fait entendre dans la vigne de l'hypogée des Scipions (…)Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, VI, V, p. 117.2 Dans de vastes souterrains, creusés sous les hypogées et sous les pyramides, ils avaient accumulé tous les trésors des races passées et certains talismans qui les protégeaient contre la colère des dieux.Nerval, Aurélia, VIII.3 Ainsi le grain de blé, retrouvé dans un hypogée, germe, dit-on, après trois mille ans d'un sec sommeil.Valéry, Analecta, LX.3.1 Les sculptures barbares prolifèrent dans le Hauran, couvrent la Syrie. Palmyre, grecque par ses temples, est parthe par ses hypogées. Les formes souterraines investissent l'art impérial qui les a longtemps contenues; le Musée Imaginaire du IVe siècle est un vaste musée rebelle, où l'art chrétien paraît seulement l'insurgé vainqueur.Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 116.2 Par métaphore ou fig. Abri souterrain. ⇒ Cave, souterrain.4 J'avais vécu jusque-là dans un hypogée, éclairé de lampes fumeuses; maintenant, le soleil et la lumière allaient m'être montrés.Renan, Souvenirs d'enfance…, p. 124.5 Et dans ce jour d'août 1915 le plus chaud de l'annéeBien abrité dans l'hypogée que j'ai creusé moi-mêmeC'est à toi que je songe Italie mère de mes pensées (…)Apollinaire, Calligrammes, p. 149.❖DÉR. Hypogéen.HOM. Hypogé.
Encyclopédie Universelle. 2012.